PRIX RFI THÉÂTRE DES LYCÉENS BÉNINOIS 2025
Lire les auteurs et votez le texte qui vous parle le plus.
Le Prix Théâtre RFI des lycéens béninois est un atelier de lecture et d’analyse critique de pièces de théâtre, offrant également un apprentissage de la citoyenneté à travers le débat, la critique et le vote.
Environ 600 jeunes de Ouidah et d’autres villes du Bénin participent cette année, lisant 6 textes sélectionnés par les enseignants béninois parmi les 12 finalistes du Prix Théâtre RFI de l’année précédente.
Ce programme, en partenariat avec RFI International et RFI Bénin, permet aux lycéens de s’engager activement dans la sélection du lauréat.
Découvrir les textes sélectionnées
Oussou Germain
Asphaltage à Bokango
Germain Oussou est auteur dramaturge, comédien, metteur en scène, entrepreneur culturel, gestionnaire et concepteur de projet. Ce béninois souhaite révéler le théâtre africain.
Il a étudié à l’Ecole Internationale de Théâtre du Bénin (EITB). Il est aujourd’hui auteur d’une vingtaine d’oeuvres théâtrales en partenariat avec le CCRI John SMITH de Ouidah (Bénin), le Festival Univers des Mots (Guinée Conakry) et la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon.
Au Bokango, qui n’est pas sans rappeler le Bénin d’aujourd’hui, un ambitieux projet autoroutier, « Asphaltage », devrait sortir de terre en lieu et place des vestiges de la route des esclaves, de la forêt sacrée et des plages de pêches traditionnelles. Madame Goudron, ministre de l’Urbanisme originaire du lieu et Monsieur Yang, l’expert chinois qui dirige les futurs travaux, se heurtent à l’opposition de la population qui, menée par le jeune géologue Boko et par sa mère, la mystérieuse Nan Vaudoun, refuse de céder la place. Toutes les raisons d’arrêter le projet sont exposées, tous les rêves même les plus sensuels qui pourraient le remplacer sont rêvés, mais le monde n’est pas un happy end…
Une fable écologique et politique puissante en forme de tragi-comédie, portée par une langue joueuse et des personnages hauts en couleur.
Abel est mort au combat, c’est le jour du grand hommage orchestré par le gouvernement. Son frère, un musicien, refuse de s’y rendre et tente d’empêcher leur mère de participer à la cérémonie. Alors qu’il chasse les amis venus accompagner le défunt, un événement bouleverse la situation et ouvre de nouveaux horizons.
Une pièce toute en nuances sur l’héroïsation des victimes de guerre. Une mise en cause de l’État dans les engrenages des conflits armés. Une ode au pacifisme.
Sandra Elong
L’honneur des hommes
Cameroun
Gad Bensalem
Enfant
Rakotomanga Tokiniaina, qui prit Gad Bensalem comme nom d’artiste a été formé en 2009 à l’École normale supérieure d’Antanarivo.
Auteur, metteur en scène, slameur, comédien, poète… pour exercer toute la panoplie de son art, il se trouve souvent entre deux îles, ses deux « continents », ses deux chez lui : Madagascar où il est né et où il travaille avec la troupe de Miangaly Théâtre, et La Réunion où se trouve sa deuxième maison artistique, la Compagnie Koranbolaz.
Doda est routier sur la RN44 à Madagascar. Orphelin élevé par sa grand-mère, il cherche son père depuis des années, au gré de ses tournées, entravé par cette absence. Il s’arrête comme tous les jeudis à l’Épi-bar d’Ankodahoda, au milieu de nulle-part, tenu par Claudette, qu’il aime en secret. Or celle-ci a aperçu un homme qui pourrait être son père. Et si depuis toutes ces années il avait vécu sans le savoir tout près de celui qui lui manque ? Et si depuis toutes ces années il n’avait vécu qu’à côté de sa vie ?
Un théâtre intime fort d’une poésie singulière pour dire les silences et les absences, ce qui s’écrit en creux.
Phanuella Tommy Lincifort
On ne part pas en guerre avec une vie qui danse
Phannuella Tommy Lincifort est dermatologue, comédienne, dramaturge. En 2020, elle est récipiendaire du projet « Imaginarium 312 Multiples commun », résidences artistiques et ateliers de création de Pyepoudre en Haïti. En 2022, elle figure parmi les lauréats du concours Textes en paroles avec son texte Lit 5.
Son style, mélange d’humanisme et de cruauté, a particulièrement retenu l’attention du jury, qui salue des œuvres à la fois touchantes et profondément humaines.
Une femme attend son exécution en prison, elle a tué ses neuf agresseurs et avorté de l’enfant du viol. Elle convoque, grâce au rituel vaudou, cet enfant non-né pour faire connaissance avec lui et revenir sur ce qui l’a amenée à lui refuser la vie, comme un ultime geste de résistance à l’horreur.
Une écriture âpre et puissante qui déplie le drame haïtien sous le prisme de la lutte des femmes.
Alti est comédienne. Elle répète le monologue d’une femme qui se sacrifie pour ses deux enfants dans un mariage arrangé et qui choisit finalement de se suicider avec eux. Alti est dans la tourmente : à 35 ans, son mari la délaisse, mais elle n’ose encore divorcer pour ne pas pénaliser son fils. Durant les répétitions, un homme vient assister au travail par simple curiosité. Petit à petit un lien se tisse, il est auteur et metteur en scène, sa femme l’attend ailleurs.
Trois destins tissés de fictions, trois vies en prises avec les contradictions des sentiments, avec au centre un portrait de femme moderne et touchant, qui déjoue les attentes. Un récit féministe tout en nuances.
Salimata Togora
Trois petits sauts
Salimata Togora est une femme de lettre de nationalité malienne, auteure dramaturge, nouvelliste, et poétesse. Son écriture engagée aborde les thèmes aussi variés que la condition féminine, la famille, la solitude, la pauvreté, la solitude, les inégalités sociales, la mauvaise gouvernance…
Récipiendaire de différentes nominations et prix littéraires internationaux, elle est également détentrice d’une Maîtrise en mathématique option statistiques. Salimata Togora a longtemps travaillé comme spécialiste suivi-évaluation des projets de développement pour les ONG internationales et l’USAID. Actuellement, elle est consultante dans ce domaine.
Melissa Béralus
Théâtre Perejil
Mélissa Béralus, née en 1995 à Port-au-Prince, est une féministe, plasticienne et journaliste haïtienne.
Elle a étudie les beaux-arts à l’École nationale des arts d’Haïti, l’histoire de l’art et l’archéologie et enseigne le créole haïtien et le dessin à l’école secondaire.
Elle publie son premier ouvrage Alarive lavi en 2016, un monologue poétique autour de la violence conjugale. En 2021, elle publie Femme, nom masculin aux éditions Gouttes-Lettres. Dans cet ouvrage elle aborde le rapport entre femme et homme.
Alors qu’Anacaona s’apprête à s’exiler en République Dominicaine pour fuir les massacres perpétrés par les gangs à Port-au-Prince et dans les villes de province à Haïti, sa grand-mère Tifi sort de son mutisme et lui raconte le massacre du Persil (pérejil) qu’elle a connu là-bas dans le pays voisin. Anacaona se questionne sur son droit à vivre, à vivre bien, à partir, à rester.
Un dialogue d’une grande sensibilité qui revisite l’histoire de Haïti dans une langue inspirée.